Pour le ministre Moustapha Sarr, le controversé Plan Sénégal Émergent aura laissé un lourd tribut au nouveau pouvoir. Le porte-parole du gouvernement promet une reconquête par la formation professionnelle et un rééquilibrage au profit des régions
C’est un réquisitoire cinglant contre les années d’endettement effréné que Moustapha Sarr, ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, a dressé ce dimanche dans l’émission « Point de vue » de la RTS. Le poids de la dette publique, flirtant avec les 70% du PIB, est insoutenable selon le membre du cabinet présidé par Bassirou Diomaye Faye.
Pour Sarr, le controversé Plan Sénégal Émergent aura laissé un lourd tribut au nouveau pouvoir, au point d’être surnommé à demi-mot le « Plan Sénégal Endettement ». Une rupture radicale est donc engagée avec le lancement d’un « Projet de transformation systémique » devant réendogénéiser l’économie nationale.
« Nous ne privilégions pas l’endettement à tout bout de champ », a martelé le ministre, rappelant que le recours aux emprunts ne doit intervenir qu’en dernier ressort. La priorité sera de remettre les Sénégalais aux commandes, en faisant notamment la part belle aux secteurs stratégiques comme l’agriculture et l’industrialisation.
Moustapha Sarr a également déploré les investissements massifs concentrés à 80% sur Dakar ces dernières années, créant encore les inégalités territoriales. Un rééquilibrage en faveur des autres régions est à l’ordre du jour, tout comme la relance du pouvoir d’achat des ménages.
Mais ces ambitions ne pourront se concrétiser sans l’implication de l’ensemble des Sénégalais, a insisté le porte-parole gouvernementale, lançant un appel solennel à « l’unité nationale » et à une « nouvelle citoyenneté » de rigueur et d’abnégation. . « Le gouvernement à lui seul ne peut pas tout faire », at-il prévenu.
Sur la Formation professionnelle, fer de lance du projet de développement, Sarr promet de « mailler le territoire national », au-delà du seul périmètre de Dakar. L’objectif : former en masse les jeunes aux métiers porteurs de l’agriculture, de l’élevage et de l’industrie.