Dans un appel solennel à travers une vidéo, Sally Alassane Thiam, président de l’ONG Afrique Patrimoine, s’est exprimé depuis la maison de feu le président Senghor à Dakar. Il a lancé un message à ce qu’il qualifie de « scandale imminent » en parlant du dispersement aux enchères les 15 et 16 avril à Caen d’une partie de la bibliothèque de l’ancien président Léopold Sédar Senghor.
À l’origine de cette préoccupation, la mise aux enchères de la « grande majorité de la bibliothèque du feu président Lebor Senghor ». Cette vente pourrait entraîner la dispersion d’un « trésor littéraire et patrimonial » composé de plus de 300 œuvres historiques.
Il rappelle qu’« il y a quelques mois de cela, on a vu que l’ensemble des objets personnels du président Senghor ont été vendus aux enchères ». Fort heureusement, « l’État du Sénégal a posé un acte fort en les rachetant », et ces objets sont aujourd’hui exposés au musée des Civilisations noires de Dakar.
Sally Alassane Thiam insiste sur l’importance de préserver la mémoire collective : « On dit souvent qu’il n’y a pas de mémoire, il n’y aura pas d’avenir. Le passé étant la racine du futur, aujourd’hui, le Sénégal doit poser un acte fort. »
Il rappelle également l’urgence de lancer un « message fort » à la fois aux citoyens sénégalais, au continent africain et à la communauté internationale. « Cet acte viendra renforcer l’autorité de la République en tant que protecteur des arts et des lettres », déclare-t-il.
En outre, il annonce son intention de se rendre à Caen « dans quelques jours » pour exposer cette situation. Son objectif est clair : « Afin que cette pratique ne puisse plus se reproduire entre le Sénégal et la France. » Deux pays qui, rappelle-t-il, « ont des partenariats à bien des égards, par l’histoire, par la culture, par le métissage, par le patrimoine matériel ».
Le président de l’ONG Afrique Patrimoine rappelle un autre fait troublant : « L’épouse de la Senghor, un président, un grand poète, père fondateur de notre nation, porte le nom de la promotion du président Emmanuel Macron à l’ENA ».
Il émet donc un « message très fort à la République française, mais également à la République du Sénégal, de régler ce problème de manière définitive dans le cadre de la coopération bilatérale culturelle ».
Sally Alassane Thiam conclut en invitant tout le monde à se joindre à lui « dans quelques jours à Caen pour dénoncer ce sujet, pour dénoncer ce problème », car « on touche également ce sujet de la restitution des objets culturels, qui est d’une importance historique pour nos pays ».
