Valeurs et déontologie judiciaires : des magistrats à l’école des « Principes de Bangalore’

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L’administration Judiciaire en Afrique est confrontée, à de nombreux défis liés à l’ingérence d’autres pouvoirs, à la faiblesse de l’Etat de droit, à l’instabilité politique, à l’atteinte des droits humains et à la corruption. Ces faits constituent de réelles menaces à l’indépendance du pouvoir judiciaire.

C’est ainsi que le Réseau africain des formateurs judiciaires et le Centre de Formation judiciaire (CFJ) organisent, avec l’appui de la GIZ, un atelier de formation à l’intention des magistrats sur « Les Principes de Bangalore sur la déontologie judiciaire ». Ce pour contribuer au renforcement des capacités des magistrats sur les valeurs déontologiques qui encadrent leur métier. Il s’agit des principes d’intégrité, d’indépendance, d’impartialité, de probité, d’égalité, de compétence et de diligence qui sont essentiels à la protection effective des droits humains.

« Dans les années 1990 jusqu’à 2000, les juges étaient réunis à Bangalore pour rédiger ce document. Ce sont les principes d’éthique, pour leur comportement, les principes fondamentaux comme l’impartialité, l’indépendance des juges, la probité. Ce sont ses principes qu’on essaie d’ancrer à travers le judiciaire. Il faut que les juges reconnaissent qu’à travers leur vie quotidienne, professionnelle ce sont ces principes qui doivent diriger leurs décisions et leurs comportements », explique le juge Mathilda Twomey, Juge à la Cour Suprême de Seychelles, directrice académique à l’Institut judiciaire au Cap, coordonnatrice des travaux du réseau d’entraînement à travers l’Afrique pour les institutions judiciaires.

Rappelons que ‘’les Principes de Bangalore » visent à établir des normes de conduite d’éthique et de déontologie pour les juges. Ils guident les juges, dans l’exercice de leurs fonctions judiciaires et fournissent au pouvoir judiciaire, un cadre pour réglementer la conduite des juges.

En effet, à mesure que les sociétés évoluent, les défis pour le système judiciaire deviennent plus complexes, d’où la nécessité de renforcer les capacités des juges sur les principes et les valeurs. La mise en œuvre des règles déontologiques contribue à l’accès à la justice et garantit le respect des droits de l’homme. Elles sont définies sur la base des « Principes de Bangalore ». Au Sénégal, elles sont promues à travers le manuel de déontologie élaboré à l’intention des magistrats. Durant deux jours, les juges échangeront sur ce manuel de formation pour les juridictions dénommé « L’éthique judiciaire ».

Selon le Directeur général du centre de formation judiciaire, le magistrat Mademba Guèye, cette formation est initiée par le Réseau Africain de Formation judiciaire (RAFJ), qui regroupe 19 pays en Afrique et dont le Sénégal assure actuellement la présidence.

« Nous voulons renforcer les capacités des juges sur les règles morales et éthiques qui gouvernent les fonctions de magistrats. Le défi, c’est d’améliorer l’image de la justice. Au Sénégal, nous avons un système judiciaire dont on peut être fier. Le Sénégal fait figure de référence en matière de démocratie dans le monde. Si on a pu avoir cette alternance apaisée, c’est en grande partie grâce à la justice de notre pays. Même s’il y a, il faut le dire des choses à corriger, nous avons un système judiciaire dont le Sénégal peut être fier », dit-il.

Par rapport à l’indépendance de la justice qui est de temps à autre décriée, il estime que le Sénégal a « une bonne justice ».

« Tous les jours, les juridictions sénégalaises sont de plus en plus saisies par nos concitoyens. Si ça se passe ainsi, c’est parce que justement ils croient en la justice. Sinon nos concitoyens ne viendraient pas dans nos juridictions ».

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