Après la publication du décret portant la nomination des 70 conseillers choisis par le chef de l’Etat qui complète les 80 élus le 4 septembre dernier, la première session du Haut conseil des collectivités territoriales est convoquée, le lundi 31 octobre au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), à Diamniadio. A l’ordre du jour, il y aura l’installation et l’adoption du règlement intérieur. Nous vous donnons, dans notre édition, les points de vue de la classe politique sur cette nouvelle institution dirigée par l’ancien ministre d’Etat, le socialiste, Ousmane Tanor Dieng.
Itinéraire du président : Ousmane Tanor Dieng, une riche carrière politique et diplomatique
Confirmé à la tête du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), le président Ousmane Tanor Dieng a une riche carrière politique et diplomatique. Ce natif du village de Nguéniène, dans le département de Mbour, région de Thiès, dont il est le maire depuis les dernières locales, est un diplomate de formation qui a longtemps servi à la présidence de la République sous Léopold Sédar Senghor puis son successeur Abdou Diouf.
Connu comme un homme de dossiers, Ousmane Tanor Dieng a servi dans l’ombre avant de devenir un homme incontournable au sein de son parti, le Ps dont il est actuellement secrétaire général depuis la réforme portant suppression du poste de Premier secrétaire. L’ancien président Wade disait de lui « un opposant républicain ». Après ses études primaires dans son village, il atterrit au lycée technique Maurice Delafosse de Dakar où il eut comme surveillant général le député Mar Diouf. Les deux hommes se retrouvèrent plus tard au cabinet du président Senghor.
L’un comme chef de cabinet et l’autre conseiller diplomatique. Licencié en droit public, option relations internationales, diplômé d’études supérieures en droit public et en sciences politiques, il fut reçu au concours d’entrée à la section des conseillers des affaires étrangères de l’ex-école nationale d’administration et de magistrature de Dakar (Enam). Véritable produit « Made in Sénégal », le pensionnaire de l’ex-Enam qui avait obtenu un diplôme de l’école supérieure des travaux publics entra au département des Affaires étrangères où il occupa le poste de chef de la division Afrique puis de la division Onu de 1976 à 1978. Puis il sera nommé secrétaire général adjoint du même ministère avant de devenir 2ème conseiller diplomatique du président Senghor.
Au départ du premier président du pouvoir le 1er janvier 1981, Abdou Diouf le nomma conseiller diplomatique pendant sept années. Devenu directeur de cabinet du chef de l’Etat après les élections de février 1988, ce collaborateur direct du président Diouf sera élevé au rang de ministre-directeur de cabinet. Devenu l’homme fort du Palais présidentiel, Ousmane Tanor Dieng ou Otd pour les intimes démarre une carrière politique au sein du Parti socialiste dans la coordination départementale de Mbour avec le titre de chargé de la commission des conflits pilotée par feu Jean Collin alors tout puissant ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence. Du département de Mbour, il atterrit à la région de Thiès pour s’occuper des relations internationales de l’union régionale. Elu membre du comité central du Ps, il entra au Bureau politique avec le titre de chargé des relations extérieures en 1990.
Lors des élections présidentielle et législatives de 1993, il conduit la campagne du candidat Abdou Diouf avant de devenir ministre d’Etat, ministre des Services et affaires présidentielles. C’est à partir de ces moments là qu’il s’imposa au sein du Ps avant d’être élu Premier secrétaire au cours du congrès dit « sans débat » de 1996. Devant les militants, le président Abdou Diouf, alors président du Ps, sur proposition du Mouvement des femmes disait : « vous m’avez comblé en choisissant Ousmane Tanor Dieng, un garçon loyal, un garçon fidèle, un grand travailleur… ». Depuis cette date, il conduit le Ps jusqu’à la défaite de mars 2000. Malgré les nombreux départs au sein de l’ancien parti au pouvoir pendant 40 ans, l’homme est resté pour conduire les opérations avant de perdre les élections de 2007 et 2012.
Membre de la coalition « Bennoo Bokk Yaakaar », il sera élu sur la liste des députés avant de céder sa place après l’installation de Moustapha Niasse au perchoir. Influent membre de l’Interafricaine socialiste et de l’Internationale socialiste, le ministre d’Etat, Ousmane Tanor Dieng a assisté à plusieurs rencontres à travers le monde. Celui qui a participé à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique extérieure du pays fut un membre remarqué de la délégation sénégalaise aux assemblées générales de l’Onu, de l’ex-Oua, de la Francophonie, des sommets France-Afrique, de l’Oci, etc.
El hadji Abdoulaye THIAM
