Fred Dewilde fait partie des survivants des attentats du 13 novembre. Il était au Bataclan lorsque sa vie a basculé. Après le soulagement de s’en être sorti, l’auteur a dû faire face à une difficile reconstruction. Il livre dans son album son histoire.
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Derrière le pseudo Fred Dewilde : un survivant du 13 novembre. Le graphiste de 59 ans, père de trois enfants, était au Bataclan le soir du drame avec des amis. Et comme tant d’autres, il a basculé dans l’horreur: «En un instant nous ne sommes plus qu’une masse grouillante de vivants, de blessés, de morts, une masse de peur, hurlante de terreur…» décrit-il dans sa bande dessinée de 15 planches, intitulée sobrement Mon Bataclan.
Cathartiques ces pages en noir et blanc racontent la terrible soirée. Tout en pudeur, le survivant relate les deux heures passées à faire le mort entre le cadavre d’un homme et une jeune fille blessée. Bruit assourdissant des coups de feu, sol jonché de cadavres, mares de sang ou chairs déchiquetées constituent la scène apocalyptique de son traumatisme. Sans oublier les terroristes, «ces chevaliers de l’Apocalypse sans leurs putains de chevaux!» représentés sous forme de squelettes.
«Debout mains en l’air!»
Malgré tout, Fred Dewilde tiendra grâce à la jeune fille à ses côtés. Tous deux parviennent à se créer une bulle, à «s’extraire de l’horreur.» Une bulle qui éclate à l’arrivée des forces de l’ordre venues les libérer au son d’un tonitruant «Debout mains en l’air!» Un retour aussi salvateur que brutal à la réalité, où les cris et les pleurs s’entremêlent à l’hébétude.
Comment vivre après un tel traumatisme? Entre angoisse, terreurs nocturnes, culpabilité du survivant, retour épineux à la vraie vie. Composée en deux parties, la bande dessinée retrace en 22 pages de texte les étapes de l‘après. Fred Dewilde évoque sa relation compliquée aux autres membres de sa famille, l’inertie dans un premier temps avec tasses de café, cigarettes et films consommés avec avidité pour oublier. Tout un processus vraisemblablement nécessaire pour accoucher de ce drame sur papier. Pour rester bien vivant.
Mon Bataclan, Fred Dewilde, éditions Lemieux, 15€, le 21 octobre en librairie.
source : Le Figaro