Dans le cadre de la prévention des inondations et du suivi de la situation hydrologique du fleuve Sénégal, le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement avait informé qu’à la suite d’un remplissage rapide de la retenue de Manantali, la Société d’Exploitation de Manantali et de Félou (SEMAF) a démarré des opérations de lâchers d’eau pour éviter la submersion des digues du barrage de Manantali.
Mais selon M. Abdoulaye Dia, Directeur général de la SEMAF/OMVS, ces lâchers ne sont pas à l’origine de la montée des eaux dans le bassin du fleuve Sénégal, comme annoncée par une certaine presse.
« J’ai lu dans beaucoup de communications au sujet des crues actuelles du fleuve Sénégal que ce sont les lâchers du barrage de Manantali qui sont à l’origine de la montée des eaux dans le bassin de ce fleuve. Je voudrais juste rappeler que le barrage de Manantali est installé sur le fleuve Bafing et qui a un réservoir qui fait 11 milliards de m3. L’eau qui arrive est ainsi stockée sur plusieurs années parce que c’est un barrage pluriannuel », a précisé Abdoulaye Dia.
Il ajoute : « Et ensuite, nous faisons des turbinées et en cas de crue exceptionnelle comme cette année, nous sommes obligés, pour des raisons de sécurité aussi bien des ouvrages notamment le barrage que pour les populations, de faire des lâchers qui peuvent être des déversements vers le haut ou par des vannes qui sont au milieu ou au fond. C’est pour des raisons de sécurité ».
Pour le DG de la SEMAF/OMVS, dire que les lâchers de Manantali sont à l’origine de la crue sur le fleuve est « exagéré ». « En dehors de ce fleuve qui s’appelle le Bafing et sur lequel nous sommes, il y a le fleuve Bakoye qui est différent.
Ce fleuve Bakoye va croiser le fleuve Bafing dans une ville appelée Bafoulabé au Mali pour créer le fleuve Sénégal qui continue son chemin et est rejoint par un affluent qui s’appelle la Falémé, et ainsi de suite.
Donc, le débit total observé dans le bassin du fleuve Sénégal sera la somme des débits des fleuves Bafing, Bakoye, Falémé et autres. Et en plus de cela, il faut ajouter toutes les eaux de ruissellement qui sont issues des pluies observées en territoire mauritanien, malien ou sénégalais et qui descendent dans les ravins pour arriver dans le fleuve. Donc, dire que les lâchers de Manantali sont à l’origine de la crue sur le fleuve est un peu exagéré », a d’emblée expliqué M. Dia.