Face au défi de l’industrialisation, le Sénégal a inauguré sa première usine d’outils agricoles, un symbole de la nouvelle stratégie de développement dévoilée le 14 octobre dernier par le président Bassirou Diomaye Faye.
Dans cette dynamique, les autorités sénégalaises multiplient les zones économiques spéciales pour attirer les investisseurs. Ainsi, deux de ces investisseurs ont implanté l’usine Senoutil dans la région de Thiès, où seront produits des râteaux, serpettes, houes et binettes pour le secteur agricole. Senoutil prévoit de produire 500 000 outils « made in Sénégal » d’ici cinq ans, répondant aux besoins du secteur primaire qui mobilise plus de 60 % de la population sénégalaise.
Le gouvernement ambitionne d’augmenter le nombre de zones économiques spéciales de 5 à 45 pour faciliter l’accès au foncier, un obstacle majeur à l’industrialisation du pays. Bakary Séga Bathily, directeur de l’Agence nationale de la promotion de l’investissement, espère que cette initiative permettra de diversifier l’économie, actuellement dominée par les services (50 %), et de développer le secteur industriel.
L’installation dans ces zones implique d’exporter au moins 50 % de la production. Pour Ibrahima Gallo Ndao, directeur de Senoutil, l’expansion des lignes ferroviaires vers le Mali et la Mauritanie est essentielle pour réaliser cet objectif. Ces nouvelles infrastructures faciliteraient non seulement les exportations, mais renforceraient aussi la connectivité entre les régions.
Pour Cheikh Sow, dirigeant de l’entreprise française partenaire Saintex, la formation professionnelle est un autre levier clé pour soutenir cette ambition industrielle. Il appelle à une réforme qui favoriserait l’enseignement technique et l’accès rapide aux compétences nécessaires.
Les zones économiques spéciales visent à créer 3 millions d’emplois pour la jeunesse sénégalaise.
Source : RFI