Les dizaines de milliers d’habitants évacués face aux incendies de Los Angeles devront patienter « au moins une semaine de plus » avant de rentrer chez eux. Une nouvelle menace plane sur la « Cité des Anges » : la crainte de pluies torrentielles. Selon les derniers bilans, 27 personnes sont décédées au total.
Des dizaines de milliers d’habitants évacués à cause des feux qui ont embrasé Los Angeles vont devoir patienter « au moins une semaine de plus » avant de rentrer, préviennent jeudi 16 janvier les autorités, face aux craintes de glissements de terrain ou d’exposition à des substances toxiques.
« On a un groupe de discussion où tout le monde se plaint, s’énerve, et se demande pourquoi on continue de nous enfermer hors de nos maisons », raconte Ronnen Miz à la télévision locale KTLA.
Parmi les évacués, la frustration grimpe face aux consignes des autorités locales qui les empêchent de rentrer chez eux, même si leurs maisons ont eu la chance d’échapper aux violents incendies ayant ravagé certains secteurs de la mégapole californienne et détruit plus de 16 000 hectares depuis une dizaine de jours.
La raison : la situation est trop dangereuse pour le moment, ont expliqué les autorités locales au cours d’une conférence de presse. Les réseaux électriques, de gaz et d’égouts ont subi des dommages considérables. Des déchets toxiques se trouvent partout. Et le risque de glissements de terrain ou de coulées de boue grandit.
« Cela va demander un moment », prévient le shérif du comté de Los Angeles Robert Luna. « Je dirais au moins une semaine de plus, et c’est une estimation, mais je pense que ça va demander plus longtemps que ça. »
La menace de pluies dévastatrices
Selon un dernier bilan jeudi, au moins 27 personnes sont décédées dans les furieuses flammes qui ont embrasé la ville d’Altadena, au nord de Los Angeles, et le quartier huppé de Pacific Palisades, dans le nord-ouest de la mégapole.
Ce nombre de victimes risque encore d’augmenter dans les jours à venir, les équipes de recherche continuant à fouiller les décombres.
C’est aussi « parce que nous pensons qu’il peut y avoir d’autres victimes » dans certaines zones sinistrées que les habitants évacués sont empêchés d’y retourner, expliquent encore les autorités locales.
Des équipes de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) ont elles entamé des inspections jeudi pour ramasser pesticides, essence et batteries au lithium parmi les montagnes de décombres, avant que les débris puissent commencer à être déblayés.
A l’opposé des récentes conditions climatiques ultra sèches, ce sont désormais d’éventuelles pluies qui représentent une menace potentielle.
« Les réseaux d’évacuation des deux secteurs (les plus sinistrés) ont été endommagés », explique le directeur des travaux publics du comté de Los Angeles Mark Pestrella. « En cas de fortes pluies, nous nous attendons à ce que tout le quartier et les rues soient touchés par des coulées d’eau entraînant des débris. »
De potentiels glissements de terrain
Les collines de Los Angeles ont été déstabilisées par les incendies qui les ont parcourues et par les énormes volumes d’eau utilisés par les pompiers pour les combattre.
Des bâtiments en apparence intacts pourraient aussi être touchés par des glissements de terrain, ajoute Mark Pestrella. Des photos de Pacific Palisades montrent une maison, pas attaquée par le feu, qui semble s’être scindée en deux sous l’effet de l’effondrement d’un flanc de colline, après que les flammes ont été éteintes.
Les vents violents qui ont balayé la région de Los Angeles pendant plus d’une semaine et attisé les flammes, se sont calmés jeudi, aidant les pompiers – et plus de 900 détenus venus leur prêter main forte – à progresser dans leurs opérations.
« C’est la première chose que je fais dans ma vie dont je suis fier », affirme à l’AFP Jacob Castro, 29 ans passés en prison et qui se prépare dans un des camps d’entraînement à la lutte contre les incendies gérés par les autorités pénitentiaires californiennes.
« C’est une chance de me racheter », se réjouit-il.
Avec AFP