Mesures d’efficacité énergétique, smart grids, stockage, mobilité durable… les usages vont faire évoluer le marché des équipements électriques, qui dépassera bientôt les 6 milliards d’euros. Le cabinet Xerfi décortique les tendances qui soutiendront la demande.
Les experts précisent : « Les professionnels profiteront notamment de l’amélioration de la conjoncture dans la construction neuve, qui soutiendra la demande de matériels basse tension« . Un peu plus loin dans l’étude, ils poursuivent : « L’activité des professionnels des équipements électriques sera également soutenue par des facteurs structurels, à commencer par l’action des pouvoir publics« . Le cabinet évoque la loi de Transition énergétique, incitant à réduire les consommations grâce à des appareils de mesure et de pilotage, ainsi que le déploiement de 35 millions d’automates chez les particuliers d’ici à la fin de 2021. « De quoi stimuler l’activité des fabricants et des installateurs« , note Xerfi.
Smart grids, bornes de recharge et stockage électrique
Autres segments porteurs pour les professionnels, les data centers, qui se multiplient sur le territoire afin de gérer la quantité astronomique de données informatiques, et le développement de la mobilité durable : « Un dynamisme qui soutient les ventes de matériels électriques ad hoc. Les acteurs de la filière pourront également se réjouir de l’augmentation annoncée du nombre de bornes de recharge pour véhicules électriques« . Selon les analystes, l’éclairage public serait également prometteur, avec l’essor des LEDs et l’apparition de solutions intelligentes, tout comme les systèmes de stockage, nécessaires à l’autoconsommation. Guillaume Retour, l’auteur de l’étude, précise : « En 2016, les capacités totales de stockage par batterie ont ainsi atteint 1,85 GW dans le monde, soit une hausse de 50 % sur un an. Les industriels français positionnés sur ce segment, à l’image de Schneider, Socomec ou Levisys, bénéficieront de cette dynamique qui leur ouvre de solides perspectives à l’export« .
Cependant, la concurrence étrangère se renforce et les importations dans l’Hexagone de produits asiatiques augmentent, avec une montée en gamme qui est observée. Aux entreprises françaises de faire la course en tête, grâce à un effort de R&D : « Pour acquérir un savoir-faire sur les segments porteurs (smart grids, stockage) les acteurs traditionnels feront bien de s’allier avec de jeunes pousses innovantes« . Le cabinet Xerfi cite l’exemple de Nexans, un spécialiste des câbles électriques, qui s’est rapproché de la startup G2Mobility, qui travaille sur les bornes de recharge. Pour les experts, il sera également nécessaire aux industriels de développer leur offre de services, afin de dégager durablement des marges supérieures, notamment par des opérations de croissance externe, à l’image de Schneider Electric, qui par des rachats successifs, réalise aujourd’hui 15 % de son CA dans les services et logiciels. Quant au métier d’installateur, il est « lui aussi appelé à évoluer« , en faisant « basculer la profession de technicien vers celle de prestataire de services« .
La maquette numérique généralisée à moyen terme
Le cabinet signale enfin une dernière révolution en cours, celle du BIM, que les professionnels ne pourront négliger. « Pour le moment, [les maquettes numériques] ne sont à la portée que d’une poignée de grands opérateurs, en attendant leur généralisation à moyen terme« , assure-t-il. Les entreprises de la maintenance devraient pouvoir en tirer de grands bénéfices en termes de productivité grâce à la pertinence et la précision des informations stockées, accessibles en mobilité. Le 21e siècle sera totalement connecté ou ne sera pas.
(*) « Le marché des équipements et de l’installation électriques – Efficacité énergétique, bornes de recharge, éclairage public, stockage, etc. : quels seront les segments les plus porteurs à l’horizon 2018 ».
source : Bati Actu