«Le Sénégal va mieux», «ses habitants aussi». C’est la conviction du chef de l’Etat qui a accordé une longue interview à Jeune Afrique dans sa parution de cette semaine en marge du Forum sur la paix. Macky Sall qui exhorte ses compatriotes à travailler plus que les autres pour rattrapper notre retard, est largement revenu sur le cas Aliou Sall, Pétro Tim, Khalifa Sall…
Le chef de l’Etat en est convaincu : il faut travailler pour atteindre l’émergence. Pour lui, «le plus difficile est de faire évoluer les mentalités». Malheureuisement, révèle-t-il à Jeune Afrique, un certain nombre d’acteurs ne croient toujours pas aux vertus du travail. «Je sais que c’est un combat de longue haleine». D’ailleurs, Macky Sall explique à nos confrères qu’il se heurte à des résistances réelles, y compris dans sa famille politique. Mais il n’en a cure. Il reste convaincu qu’il faut beaucoup travailler. «Nous voulons rattraper notre retard et nous voulons l’émergence, il nous faut donc travailler plus que les autres», dit-il.
«Le cas Aliou Sall»
Sur son jeune frère Aliou Sall, le président de la Républqiue explique qu’il ne mêle jamais sa famille à la gestion du pays. Macky Sall : «Si mon frère a été amené à être cité dans des affaires de société privée, c’est parce que je lui avais justement indiqué très clairement, dès ma prise de fonction, qu’il ne bénéficierait jamais de ma part d’un décret de nomination, notamment en raison de l’histoire récente du Sénégal (Wade père et fils) et parce que je ne voulais pas être accusé de népotisme». Il révèle avoir même conseillé, à l’époque, à son frère d’essayer de voir dans le privé. «Lorsque, plus tard, il est venu me dire qu’il avait signé un contrat avec une compagnie qui fait de l’exploration pétrolière (Timis Corp.), honnêtement, je ne voyais pas quel problème cela pouvait poser. Les médias ont pensé le contraire et la polémique a enflé». Il a été ainsi contrait de l’appeler et de lui dire : «compte tenu de la confusion entretenue, il fallait qu’il quitte cette société ou du moins qu’il ne travaille pas sur les activités de cette société au Sénégal.»
Pour le chef de l’Etat, c’est injuste pour lui, mais c’est ainsi : «Son frère est Président et il doit en tenir compte».
«Khalifa Sall libre de partir»
Macky Sall veut certes travailler avec tout le monde mais il ne retient personne. «Je suis un démocrate et un libéral, je n’exigerai jamais que quelqu’un me suive aveuglément. Donc s’il y a des gens au sein de notre coalition qui ne sont pas d’accord, ils sont libres de partir». Même pas le maire de Dakar ? Macky répond par l’affirmative : «cela vaut aussi pour Khalifa Sall, puisque vous me posez la question. Je n’ai aucun problème avec ça. Seulement, il faut assumer. Je tends la main à tous les Sénégalais, de quelque bord qu’ils soient pour nous accompagner. J’entends travailler à l’élargissement de la coalition».
MA SEULE OPPOSITION
Macky Sall a aussi indiqué qu’il ira avec Benno aux Législatives. Avant de lâcher : «Et même à la Présidentielle de 2019 j’espère». Tout de même il est conscient qu’il a une opposition et elle est de taille : «Mon principal opposant est ce qu’on appelle le «parti de la demande sociale». Mon souci, ce n’est pas untel ou untel, c’est la satisfaction des besoins fondamentaux de nos concitoyens», crache-t-il.
«Karim Wade, la justice s’est prononcée»
Pour Karim Wade, il refuse de se prononcer systématiquement. «La justice s’est prononcée. C’est ce qu’on appelle l’autorité de la chose jugée. Je n’ai aucun autre commentaire à formuler à ce sujet».
source : Les Echos (avec Jeune Afrique)