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Les propriétaires de cette maison bourgeoise ont fait preuve d’originalité pour la création de leur extension. Elle se pare d’un manteau de tuiles en terre cuite, elles-mêmes valorisées par un dégradé de couleurs minérales. Visite.
« Nous voulions créer une extension ouverte sur la nature environnante », explique l’architecte Marc Sirvin de l’agence SML, en charge du projet. Dans ce quartier résidentiel en périphérie parisienne, la forêt de Fausses-Reposes, est à portée de main et s’enroule autour des habitations bourgeoises.
Pour rester en adéquation avec ce décor, les architectes Marc Sirvin, Clémence Eliard et Laurent Malraux misent sur une extension … originale : toiture à forte pente recouverte de tuiles mécaniques et manteau de tuiles en terre cuite pour les façades sculptent le nouvel ensemble. « Les propriétaires nous ont fait confiance. Ils ont vite adhéré au projet architectural », souligne l’architecte.
Une contrainte de taille s’est cependant imposée à eux : la maison est située en périmètre classé. Il fallait allier l’architecture ancienne et conservatrice à une extension plus actuelle dans le respect du PLU en vigueur. « Le permis de construire nous a été délivré au bout de 7 mois, à la suite d’un long travail de négociation avec l’Architecte des Bâtiments de France« , ajoute le professionnel.
Aujourd’hui, le nouvel ensemble se lie naturellement à la maison existante… L’extension étroite se hisse vers le ciel et apporte une note résolument contemporaine au bâtiment. « On l’a bâptisée la maison Monopoly« , glisse l’architecte. Ses couleurs minérales donnent du dynamisme à la façade.
Concours Architendance
Cette extension a reçu le 2e prix du concours La Tuileterrecuite Architendance. Le palmarès 2016 se déroulait à Nantes.
En deux mots :
Le concours valorise les différentes techniques liées au travail de la tuile en terre cuite sur bâtiment. Utilisée sur les façades ou sur les toitures, elle est source d’inspiration et d’innovation dans le domaine de l’architecture.
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Avant : une revalorisation du bien existant
La maison existante date des années 1920. L’extérieur préserve son cachet d’antan, mais l’intérieur vieilli ne séduit pas les propriétaires. Pour valoriser leur bien et profiter largement de leur jardin, ils décident de créer une extension à l’arrière de la maison. (à gauche sur la photo)
A noter : la maison existante est légèrement surélevée par rapport au terrain. Ce paramètre a été pris en compte pour l’agrandissement : il fallait faire coïncider le plus justement possible les deux blocs.
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Avant : une extension située à l’arrière de la maison existante
Les architectes retravaillent la façade du bien existant (côté jardin) et imaginent rapidement une extension respectueuse du PLU en vigueur. C’est à cet endroit précisément qu’ils ont décidé d’implanter l’extension : à l’arrière de la maison, côté jardin. La zone est dégagée et propice à l’élaboration d’un nouvel ensemble architectural.
« Il y a très peu de vis-à-vis. Les habitants seront directement plongés dans leur jardin », souligne Marc Sirvin. Autre atout de cet emplacement : l’extension, cachée derrière la maison existante, ne se verra pas.
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Après : un dégradé de tuiles pour symboliser le sol et les nuages
Pour rester en adéquation avec les codes architecturaux du quartier, Marc Sirvin imagine une extension recouverte de tuiles. Il s’agit de tuiles en terre cuite aux couleurs et aux styles des maisons environnantes. « J’ai observé la maison existante et celles de quartier. Les tuiles mécaniques m’ont semblé être une solution originale pour recouvrir l’ensemble », précise l’architecte. Visuellement, les deux blocs se distinguent. Mais ils s’accordent tout en subtilité : ce sont deux époques architecturales qui se lovent l’une dans l’autre.
Une peau écaillée habille l’extension. Au niveau du rez-de-chaussée, les couleurs sont plus sombres. Elles symbolisent naturellement le sol. « Le noir est directement inspiré de la charpente et le gris-blanc de la façade de la maison existante », précise le professionnel. (voir page suivante)
Le dégradé est de plus en clair vers le sommet de la maison : « Cet effet colorimétrique permet de faire disparaître le bâtiment dans les nuages », ajoute-t-il.
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Une couverture inspirée de la charpente, de la façade et des colombages
« Pour cette nouvelle partie de la maison, nous avons imaginé cette peau, comme une réinterprétation de la toiture traditionnelle », explique Marc Sirvin.
La mise en place des tuiles émaillées crée un effet de pixels. Elles amènent du dynamisme à la façade, car elles semblent toujours en mouvement.
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Jeu de couleur et de matières pour les tuiles en terre cuite
Les tuiles s’entremêlent et forment un joli camaïeu de couleurs inspirées de la nature. On remarque des tuiles mattes et des tuiles brillantes. Cet effet accentue l’idée de mouvement sur la façade.
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De larges ouvertures pour baigner l’extension de lumière
« Le dessin de tuiles a nécessité un long travail préparatoire. Il a fallu faire coïncider le style de la couverture aux différentes ouvertures », se souvient l’architecte. Les menuiseries, aux formes carrées, sont disséminées sur la façade.
Deux larges baies vitrées ont été créées au rez-de-chaussée (pièce ouverte consacrée au nouveau salon de la famille). A l’étage, les ouvertures de la chambre parentale sont plus petites, mais apportent elles-aussi une touche graphique à l’architecture contemporaine.
Leur encadrement gris-anthracite est en aluminium. Il redessine délicatement les fenêtres et s’accorde aux couleurs de la couverture.
Rappelez-vous : la maison existante était surélevée par rapport au terrain. Cinq marches séparent ainsi les deux bâtiments. On le devine sur la photo ci-dessus. Un petit escalier a été installé et fait la jonction entre les deux blocs. « Les habitants descendent de quelques marches pour se rendre dans leur salon », explique l’architecte.
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Des gouttières discrètes pour l’extension
« Nous avons essayé de gommer les gouttières. L’évacuation des eaux de pluies s’effectue au niveau de la toiture via un chéneau encastré et une boîte à eau », souligne Marc Sirvin.
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Une isolation optimale pour l’extension
« L’extension est entièrement construite avec des parpaings. Elle est ensuite recouverte d’une peau en tuiles de couleur », explique l’architecte Marc Sirvin.
Pour isoler parfaitement le nouveau bâtiment et ne pas fragiliser l’ancien, les murs ont été enveloppés de laine de roche doublés d’un pare-pluie.
Astuces isolation : le pare pluie protège la partie extérieure des murs et toitures des intempéries. Il permet également d’évacuer la vapeur d’eau qui provient de la maison.
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Fiche pratique : une maison s’offre une extension recouverte de tuiles de la tête aux pieds
Maître d’ouvrage : privé
Maîtres d’œuvre : agence d’architecture SML (Clémence Eliard et Marc Sirvin) en collaboration avec Laurent Malraux
Coût : non communiqué
Surface de l’extension : 50 m2 (rez-de-chaussée et 1er étage)
Durée des travaux : 1 an et demi
Lieu : Yvelines
