Plus de 25.000 emplois et 180 millions d’euros par an de retombées fiscales pour les collectivités ; l’énergie solaire assure pouvoir largement contribuer à la vitalité économique française si le pays arrivait à tenir (et dépasser) ses objectifs inscrits dans la PPE. Enerplan, l’Ademe et le GMPV-FFB font le point.
Au moins 20.000 emplois si PPE et SNBC* sont suivies
Les scénarios envisagés par les auteurs de l’étude tendent à démontrer que l’objectif initial, prévu dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour 2023, « sera atteignable avec un recours limité au soutien public« . L’effort demandé sur la période 2016-2023 « sera beaucoup plus faible que dans le passé (2007-2016) en raison d’un coût moyen de production beaucoup plus bas qui continuera de baisser« . La contribution au service public de l’électricité (CSPE), qui atteindra les 2,65 Mrds € en 2017 (elle était de moins d’un milliard en 2011) augmentera encore, mais moins rapidement que par le passé. Cette aide reste encore indispensable pour quelques temps, mais elle assurera le développement d’un écosystème d’entreprises à l’activité non délocalisable. Avec, à la clé, au moins 10.000 emplois supplémentaires par rapport à 2016, soit presque un doublement des effectifs français. Un scénario encore plus ambitieux, correspondant à un dépassement de l’objectif PPE de +10 %) se traduirait même par 16.000 créations d’emplois. Des bénéfices environnementaux sont également attendus, avec 5 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année à compter de 2023 et d’importantes retombées fiscales versées aux collectivités. Si elles s’établissent à 64 M€ en 2016, elles pourraient tripler dans les cinq ans, pour atteindre les 183 M€, soit 13.000 €/MWc (dont 56,5 % d’imposition forfaitaire des entreprises de réseau).
Du côté du solaire thermique, les professionnels espèrent une application de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC)* pour abaisser les émissions de CO2 dans le bâti et dans le neuf. Les coûts sont stabilisés, après une importante baisse entre 2010 et 2015 (-15/20 %) « avec un potentiel de baisse significative atteignable dans le collectif, (…) par une structuration de l’offre » et l’émergence de services intégrés. De quoi rendre le solaire thermique collectif plus compétitif en 2019-2020 dans le sud de la France. Une réalisation de l’objectif médian de la PPE (soit 270 à 400 ktep de solaire thermique) entraînerait également la création de 10.000 emplois supplémentaires à horizon de 2023, auxquels pourraient être ajoutés 1.000 postes liés aux exportations. Daniel Bour, président d’Enerplan conclut : « Si l’énergie solaire peut créer 25.000 emplois, ce potentiel pourrait être décuplé, en misant sur le stockage et la flexibilité. L’électricité solaire est au cœur d’un écosystème technologique et industriel innovant à l’échelle mondiale, dont la France doit pleinement tirer parti« .
source : Bati Actu