Les 4es assises nationales des énergies marines renouvelables qui se sont tenues au Havre démontrent une belle vitalité pour cette filière en France, avec plusieurs milliers d’emplois et des industriels français qui se placent sur toutes les technologies. Zoom.
Normandie, Bretagne et Pays de la Loire en pointe
Autre tendance observée, en relation avec l’accroissement des volumes et les hausses de production, une réduction drastique des coûts : en Europe, elle est évaluée à -48 % entre 2010 et 2016. Edouard Philippe, le député-maire du Havre ne s’y trompe pas : « Les énergies marines renouvelables constituent un enjeu industriel et un relai de croissance pour les territoires« . D’où l’intérêt pour les régions et agglomérations d’attirer les investisseurs et porteurs de projets. La Bretagne et les Pays de la Loire entendent tirer parti de ce développement des énergies marines pour assurer leur avenir énergétique et industriel pour « former un territoire d’action pertinent qui regroupe toutes les compétences portuaires, techniques et scientifiques nécessaires à l’accueil et l’accompagnement » de tels projets. Les deux régions ont renouvelé leur engagement de coopération afin de positionner cette pointe Ouest de l’Europe comme l’un des territoires moteurs des EMR du continent. Dominique Ramard, délégué à l’énergie pour la Bretagne, explique : « Ensemble, nos deux régions rassemblent des entreprises, des compétences industrielles et académiques d’envergure internationale. Le salon FWP Atlantic Forum dédié à l’éolien flottant en 2016 (organisé à Brest) a été un succès collectif ; il nous faut poursuivre le travail pour promouvoir cette excellence et accélérer l’émergence des projets sur nos côtes« . La concurrence sera rude, d’autres régions comme l’Ecosse ou le Pays basque espagnol se positionnant également sur ce créneau.
La France pourra toutefois compter sur un acteur d’envergure mondiale avec DCNS Energies, présent sur trois marchés distincts : hydrolien (via sa filiale OpenHydro), éolien flottant (avec Alstom-GE) et énergie thermique des mers. Pour la première technologie, développée depuis une dizaine d’années, trois machines ont déjà été déployées en France (Paimpol-Bréhat) et au Canada (baie de Fundy) tandis que d’autres projets sont à l’étude (Japon, Indonésie). Il est également prévu qu’une première ferme pilote de sept turbines soit installée dans le raz Blanchard (Normandie) à l’horizon de 2018. « Ce portefeuille de projets permet à DCNS Energies d’engager très prochainement la construction d’une usine d’assemblage d’hydroliennes sur le port de Cherbourg« , assure le groupe. Sur l’éolien flottant, il coopère avec General Electric et fait partie d’un consortium sélectionné dans le cadre d’un appel d’offres de l’Ademe pour la création d’une ferme pilote au large de Groix (Morbihan) en 2019 cette fois. Et à l’étranger, il est partenaire du projet New England Aqua Ventus, au large du Maine. Enfin, concernant la thermique des mers, DCNS travaille sur le projet Nemo à la Martinique où la centrale offshore de 10,7 MW alimentera en électricité 35.000 foyers iliens. Les EMR françaises sont donc bien portées par les alizées.
source : Bati Actu