Une future galerie commerciale sous les Champs-Elysées pourrait bien être aménagée dans l’ancien tunnel de l’Etoile. C’est l’une des idées tout à fait envisageable qu’imagine aujourd’hui la Ville. Après avoir lancé en novembre 2014 l’idée de réinventer Paris sur 23 sites en friche ou locaux inoccupés de la capitale, c’est maintenant dans les sous-sols que Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris en charge de l’urbanisme, compte faire plancher les architectes et créateurs d’événements. L’appel à idées pourrait être lancé à la fin du mois. Reste à trouver le nom qui ferait valser les imaginations : « Paris sous Paris », ou « Les dessous de Paris » ?
Le passage souterrain en bout des Champs-Elysées a, en tout cas, de quoi faire rêver. Ce tunnel long de 330 m permettait auparavant aux automobilistes d’éviter le rond-point de la place de l’Etoile (l’un des plus accidentogènes de la capitale). Fermé depuis le printemps 2015, il fait encore quelques regrets. « C’était un passage bien connu des Parisiens pour accéder à la porte Maillot en toute facilité », affirme Jean, habitant du XVIe, nostalgique. La mise aux normes qui s’impose aux souterrains de plus de 300 m n’a pas été lancée ici. Longtemps, la mairie de Paris a indiqué qu’« une étude est en cours pour déterminer le meilleur usage à faire de ce lieu ». Désormais, on le sait : la Ville s’oriente vers une réouverture, mais pour un tout autre usage que la circulation automobile. La trémie qui permettait l’accès aux voitures – actuellement transformé en une chance de plots en béton – serait ainsi transformée en esplanade piétonne.
Tout est ici possible. Le Comité des Champs-Elysées aimerait y créer un événement temporaire. Des riverains ont déjà fait savoir qu’ils voulaient transformer ce superbe site, au frais, en une immense cave à vin. Plus sérieusement, une galerie d’art ou un vaste centre commerces assurerait un avenir doré pour ces mètres carrés libres dans l’un des quartiers les plus chers de Paris. Et cela d’autant plus que la RATP pourrait créer un accès direct avec la station RER Etoile.
La Ville conserverait naturellement la propriété de cet espace public. Elle doit réfléchir à la future concession à négocier : occupation temporaire ou bail à plus long terme. Car l’affaire ne s’arrêterait pas au tunnel de l’Etoile. Celui des Tuileries, fermé aux voitures depuis cet été (qui a pourtant bénéficié de travaux de mise aux normes), mais aussi celui du quai Henri-IV ainsi que les voies souterraines de la petite ceinture font partie du concours.
source : Le Parisien