Depuis mi 2014, la forte baisse des prix du pétrole a entraîné un important repli des investissements dans l’amont pétrolier. Cette situation a été sanctionnée par un brusque recul des découvertes de pétrole. C’est ce qu’indique l’Agence internationale de l’Énergie (Aie) qui précise que les réserves découvertes en 2016 ont atteint 2,4 milliards de barils contre une moyenne de 9 milliards par an, au cours des 15 dernières années. De l’autre côté, le volume de pétrole conventionnel sanctionné par un développement est tombé à 4,7 milliards de barils en 2016, soit 30 % de moins qu’en 2015. Quant au nombre de projets ayant fait l’objet de décisions finales d’investissement, il est tombé à son plus bas niveau depuis les années 1940. Cela pose un véritable problème pour la sécurité énergétique mondiale. Il y a quelques semaines, Amin Nasser, le Pdg de la société publique saoudienne du pétrole, a déclaré que cet état de choses pourrait entraîner une grosse pénurie du pétrole dans les prochaines décennies. La seule échappatoire pour l’industrie pétrolière reste la reprise des investissements qui ont reculé de plus d’un milliard de dollars depuis les trois dernières années.
En réaction à ce rapport de l’Aie, les spécialistes du site arabe d’information économique, Trade Arabia ont fait remarquer que les difficultés du secteur pétrolier conventionnel contrastent avec la résilience de l’industrie du schiste américain qui est promise à un bel avenir depuis qu’elle a reçu un soutien remarqué des banques commerciales.
Les coûts de production du baril ont reculé de 50 % depuis 2014 et l’extraction est en plein boom. C’est d’ailleurs elle qui devrait porter la production américaine à 10 millions de barils par jour en 2018, selon le département américain de l’Énergie. Cette croissance de la production de schiste des États-Unis est devenue un facteur fondamental entrant en compte pour rééquilibrer la faible activité dans l’industrie pétrolière conventionnelle.
Alors que la demande mondiale de pétrole devrait croître de 1,2 million de barils par an sur les 5 prochaines années, l’Aie prévient qu’une trop longue période de recul des investissements dans l’amont pourrait entraîner un resserrement des approvisionnements à court terme. Par ailleurs, les investissements en amont devraient redescendre en 2017, pour la troisième année consécutive, à moins de la moitié des niveaux de 2014. 2017 sera également une année de forte baisse des découvertes de pétrole.
source : Le Soleil