RÉACTION. Plusieurs acteurs ont pris la parole afin de convaincre les pouvoirs publics de renforcer la qualité des logements à l’occasion du plan de relance à venir.
« Lors des situations de crises, nous commettons souvent des erreurs »
Le message est proche du côté de Qualitel, pour qui le plan de relance devra être adossé à une politique de labels ambitieuse. C’est, d’après Antoine Desbarrières, directeur de l’association, l’une des leçons à retenir des crises précédentes. « Lors des situations de crises, nous commettons souvent des erreurs importantes dans la conception des logements, et cela se ressent sur leur qualité d’usage dans les décennies qui suivent, comme le montre notre baromètre Qualitel », assure-t-il auprès de Batiactu. Seule exception : la crise de 2008, dont la relance a été visiblement plus vertueuse car adossée à des labels de type BBC. « Si l’État instaure des mesures incitatives, qu’elles soient liées à des exigences de qualité : saisissons cette opportunité, avançons sur des sujets où nous n’allions pas assez vite », propose-t-il. « Les enjeux sont nombreux : confort intérieur, qualité de l’air, économique circulaire, relocalisation de la production… » Le confinement et le télétravail massif imposé ont rappelé, ajoute-t-il, à quel point la question de l’espace dans le logement était primordiale. Prenant l’exemple de la hauteur sous plafond dans les logements collectifs, qui diminue visiblement d’année en année. « En collectif c’est un vrai sujet, puisqu’il faut respecter des PLU parfois très contraignants, qui font que remonter de 10 cm en hauteur vous fait perdre un étage et menace l’équilibre économique de l’opération », explique Antoine Desbarrières. La réécriture de certains PLU serait ainsi un passage obligé.
Le rôle des territoires ne doit pas être négligé dans cette transition, et pour Jean Leroy (Cinov), certains d’entre eux ne seraient pas adaptés au changement à venir. « Les organisations ne sont pas prêtes, ils faut les aider à se mettre en place, y compris en les aidant financièrement », nous explique-t-il. « Et n’oublions pas que nous aurons aussi besoin d’une assistance à la maîtrise d’ouvrage indépendante et bien rémunérée, plutôt que de marchés globaux où l’AMO se retrouve en deuxième rang de sous-traitance. »