Le Corbusier et Chandigarh

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La main ouverte - Le Corbusier
Stéphane Herbert / Globe Vision

Lorsque Nehru, premier ministre de la république indienne sollicite en 1950 Le Corbusier pour construire une ville nouvelle aux contreforts de l’Himalaya, imaginez sa satisfaction, il en rêvait !

Une exposition évoque cette aventure incroyable : à la Cité de l’architecture et du patrimoine ; elle se présente comme un kaléidoscope de films et de photos de Christian Barani où l’on voit vivre les habitants aujourd’hui, dans les maisons, les dispensaires, les écoles ou les jardins. Une sorte de flânerie dans cette ville propre et verte où les 50 000 arbres plantés alors enserrent désormais les bâtiments.

Le Palis de l'Assemblée - Le Corbusier
Stéphane Herbert / Globe Vision

On est bercé par les sons enregistrés par Bernard Gauguet et les chants des paons se mêlent aux bruits du quotidien. Par ailleurs maquettes, dessins et photos d’époque permettent de reconstituer la naissance de ce qui devait être le symbole d’une utopie indienne, faisant table rase du passé moghol et anglais.

Le Corbusier n’était pas seul dans ce projet, il faisait équipe avec les architectes anglais Jane Drew et Maxwell Fry. Il faut ajouter le dévoué cousin, Pierre Jeanneret, qui veilla à l’exécution de l’esprit du Corbu puisque le maître n’avait pas le temps de vivre sur place.

L’idée d’une « ville heureuse »

La main ouverte - Le Corbusier
Stéphane Herbert / Globe Vision

Jeanneret s’y installa quinze ans, et à sa mort ses cendres furent jetées dans le fleuve de Chandigarh. Ironie du sort : c’est grâce aux meubles que Jeanneret dessinait pour agencer les bâtiments publics mais aussi ceux qu’il créait pour son propre plaisir, que l’on a redécouvert cette cité oubliée dans la verdure… depuis les années 1960 ! En effet les marchands parisiens firent main basse sur ce mobilier sobre, tropical et rustique en teck lorsqu’il fut mis en vente par l’administration indienne, créant alors un nouvel intérêt pour cette « ville heureuse ».  

La péniche - Le Corbusier
Stéphane Herbert / Globe Vision

L’exposition met aussi l’accent sur les dangers qui guettent désormais cette « ville radieuse » baptisée la Suisse de l’Inde, jusqu’ici préservée par ses habitants fonctionnaires mais lorgnée par des nouveaux riches qui rêvent d’en raser les maisons, certes parfaites… mais trop modestes.

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier du 11 nov. 2015 au 14 mars 2016. Entrée 45, av. du président Wilson, 75016 Paris citechaillot.fr

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