Cet article porte sur les bassins de rétention secs et les bassins de rétention à retenue permanente. En plus de définir les deux types de bassins, nous relèverons leurs avantages et inconvénients, leurs critères de conception et leurs entretiens. Apprenez-en davantage à propos de ces ouvrages de gestion des eaux pluviales populaires.

Qu’est-ce qu’un bassin de rétention ?

Les bassins de rétention sont un type d’ouvrage de gestion des eaux pluviales (OGEP). Ils sont conçus pour entreposer temporairement les eaux pluviales avant de les rejeter à débit contrôlé dans un cours d’eau. Il s’agit du type d’ouvrage le plus couramment utilisé pour gérer les eaux pluviales au Québec. Ils sont généralement installés dans des développements résidentiels peu denses ou dans des secteurs industriels ou commerciaux.

On distingue deux types de bassins de rétention, les bassins secs et les bassins en eau aussi appelés bassins à retenue permanente.

Qu’est-ce qu’un bassin sec ?

Les bassins secs reçoivent temporairement les eaux de ruissellement en temps de pluie. Ils se vident rapidement (généralement en moins de 24 h) et demeure sec lorsqu’il n’y a pas de précipitation. Ils visent principalement  à réduire la quantité d’eau dans le réseau pluvial lors de fortes pluies, pour éviter des inondations en aval.

Qu’est-ce qu’un bassin avec retenue permanente ?

schémas d'un bassin de rétention avec ses différentes composantes: Chemin d'accès, Structure d'entrée, Fosse à sédiments, Structure de sortie avec prétraitement et régulateur de débit.

Les bassins avec retenue permanente, ou bassins en eau, conservent un volume d’eau entre les événements de pluie et possède un volume de stockage supplémentaire variant en fonction du débit. Ils permettent le contrôle de la qualité de l’eau en plus de celui de la quantité. L’enlèvement des polluants s’y fait principalement par décantation, mais aussi par divers processus biologiques.

Avantages des bassins de rétention

L’entreposage des eaux pluviales dans des bassins de rétention permet de limiter les inondations et l’érosion des cours d’eau. Bien aménagés, ils s’intègrent agréablement au paysage urbain et favorisent l’appréciation de la valeur des propriétés voisines. Ils peuvent comporter une fonction communautaire additionnelle, comme des parcs et des terrains de jeux.

Certains avantages sont spécifiques au type de bassin :

  • les bassins secs se démarquent par leur simplicité d’entretien, leur bon comportement en hiver et leur faible coût;
  • les bassins avec retenue permanente permettent l’enlèvement de divers polluants, qu’ils soient sous forme solide ou dissoute. Ils sont plus performants et nécessitent une superficie moins grande que les marais filtrants.

La fréquence d’entretien est moindre que pour d’autres types d’ouvrages de gestion des eaux pluviales.

Limites des bassins de rétention

En contrepartie, les bassins de rétention :

  • nécessitent un terrain de grande taille, particulièrement les bassins avec retenue permanente.
  • impliquent un enlèvement régulier des sédiments pour éviter leur remise en suspension;
  • peuvent conduire à une accumulation de débris et au développement de mauvaises herbes ou d’odeurs. Ils requièrent donc un entretien régulier pour éviter le colmatage des ouvrages de sortie et la stagnation des eaux;
  • doivent parfois comprendre un ouvrage de prétraitement pour assurer une qualité des eaux satisfaisante.

Mal conçus ou entretenus, les bassins avec retenue permanente peuvent :

  • produire des conditions menant à une dégradation de l’eau pouvant entraîner la présence de nutriments et de métaux dans les cours d’eau. Une gestion appropriée doit donc être assurée pour prévenir l’eutrophisation dans ces bassins, de même que la prolifération de moustiques et de grenouilles dans le bassin;
  • rejeter des eaux chaudes en été, limitant leur utilisation lorsque des espèces de poissons sensibles aux chocs thermiques sont présents dans le cours d’eau récepteur.

Les bassins avec retenue permanente sont par ailleurs plus coûteux que les bassins secs.

Comment concevoir un bassin de rétention à retenue permanente ?

La conception d’un bassin de rétention avec retenue permanente implique le respect des 10 critères suivants :

  1. La superficie du bassin versant tributaire doit être minimalement de 5 hectares;
  2. Le volume du bassin doit permettre l’enlèvement de 80 % des matières en suspension;
  3. Le volume du bassin doit permettre de retenir une pluie d’une récurrence de 1 fois en 100 ans;
  4. Le temps de rétention dans le bassin doit idéalement être de 48 heures;
  5. La cellule de prétraitement doit représenter une surface maximale de 33 % de la retenue permanente, avoir une profondeur minimale de 1 mètre et un ratio longueur-largeur de 2:1 ;
  6. Le bassin doit avoir un ratio longueur-largeur entre 3:1 et 5:1, ce qui peut être accompli par des bermes ou d’autres moyens visant à maximiser le parcours de l’écoulement et minimiser le potentiel de court-circuitage;
  7. La profondeur de la retenue permanente doit avoir entre 1 et 2 mètres en moyenne;
  8. La profondeur de la retenue variable doit représenter entre 1 et 2 mètres de hauteur;
  9. Les pentes des berges doivent être d’un maximum de 3:1;
  10. Les conduites d’entrée et de sortie doivent avoir un diamètre minimal de 450 mm et une pente supérieure à 1 %. Si un contrôle de la qualité est effectué, la conduite de sortie doit avoir un diamètre minimal de 75 mm et une protection adéquate de l’orifice contre le colmatage doit être prévue.

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Inspections et entretien des bassins de rétention

L’entretien des bassins secs est assez simple et comprend essentiellement la tonte de gazon, le nettoyage des arbustes, l’enlèvement de débris au printemps et à l’automne, de même que des inspections.

Dans le cas des bassins avec retenue permanente, on doit accorder une attention particulière à la croissance d’algues, à la prolifération des moustiques et à la repousse non contrôlée de la végétation. De plus, il faut contrôler l’épaisseur de la glace en hiver, gérer les mauvaises herbes (aquatiques et terrestres) et planifier l’enlèvement des sédiments. Le contrôle de la qualité de l’eau nécessite par ailleurs des observations et, au besoin, de l’échantillonnage et des analyses.

En période de forte pluie ou de sécheresse, il faut prévoir des inspections aux entrée et sortie, le dégagement des sorties (débris et glace), des réparations aux digues et aux rives, le contrôle pour les bas niveaux et le contrôle de la croissance d’algues.

Considérant l’attention grandissante portée à la gestion des eaux pluviales dans le contexte actuel des changements climatiques, il est prévisible que le nombre de bassins de rétention continuera d’augmenter au Québec au cours des prochaines années.

Pour en apprendre davantage sur d’autres types d’ouvrage de gestion des eaux pluviales, consultez l’article : Neuf types d’ouvrages de gestion des eaux pluviales utilisées au Québec.


Références :