Comme en témoignent les corps des victimes retrouvés pétrifiés à Pompéi, l’éruption du Vésuve en 79 après J.-C. a pris les habitants par surprise. Contrairement aux idées reçues, ils n’auraient pas été submergés par la lave, mais asphyxiés par les cendres et le gaz toxique. Une mort particulièrement rapide et pénible : les victimes auraient été décimées en moins de 17 minutes, selon une étude parue dans la revue Scientific Reports.
Les chercheurs ont mesuré la vitesse d’écoulement pyroclastique, le flux dense de morceaux de lave solidifiée, de cendres et de gaz chauds émanant du volcan juste après son explosion. Le nuage mortel « avait une température de plus de 100 °C et était composé de CO2, de chlorures, de particules de cendres incandescentes et de verre volcanique », explique Roberto Isaia, chercheur à l’Observatoire du Vésuve au National Institute of Geophysics and Volcanology (INGV) et principal auteur de l’étude. Il aurait englouti la ville pendant 17 minutes, suffisamment longtemps pour que les habitants périssent étouffés.
« Ces 17 minutes à l’intérieur de ce nuage infernal ont dû être interminables, atteste Roberto Isaia. Les habitants n’ont même pas eu le temps d’imaginer ce qui se passait. Les Pompéiiens vivaient avec des tremblements de terre, mais n’avaient pas connu d’éruptions. Ils ont donc été pris par surprise ». Seule une dizaine de personnes en auraient réchappé… pour mourir quelques minutes plus tard à cause de la pluie de lapilli tombée sur Pompéi après l’éruption.